

Là où dansent les ombres
Ce projet photographique explore l’interaction profonde entre l’humain, la mémoire et la nature à travers les croyances et superstitions de l’île de La Réunion.
Terre de métissages culturels, l’île porte en elle un riche héritage de récits, de rituels et de pratiques influencés par les diverses communautés qui la composent. Ici, le visible et l’invisible cohabitent dans un équilibre fragile, où traditions ancestrales et réalités contemporaines se croisent.
Les images de cette série alternent entre paysages brumeux et envoûtants, scènes de vie quotidienne imprégnées de spiritualité et portraits intimes traduisant une quête identitaire. Chaque photographie cherche à restituer cette atmosphère particulière où les mythes et les souvenirs imprègnent le territoire : les sentiers des Hauts qui semblent habités par des présences anciennes, les lieux de culte où se déroulent des cérémonies religieuses mêlant influences chrétiennes, hindoues et animistes, ou encore les visages de ceux qui perpétuent ces croyances transmises de génération en génération.
Témoin de la manière dont les légendes continuent d’exercer une influence sur la société réunionnaise, des interdits populaires, comme celui de siffler la nuit ou de marcher à genoux, rappellent que l’île est un espace où le surnaturel reste ancré dans le quotidien.
Ce projet au long cours s’est construit sur plus de dix ans, réunissant un corpus d'images prise du numérique jusqu'à chambre 4x5. Loin d’être un simple témoignage documentaire, ce travail est aussi une plongée introspective : à travers l’objectif, je questionne ma propre mémoire, mon lien avec ces récits - d'une île où je suis né mais qui n'est pas celle de mes origines - et la manière dont ils continuent de m’habiter.
L’Île aux ombres questionne notre rapport à la mémoire, au sacré et aux forces invisibles qui façonnent nos croyances.















































